C’est donc une réaction que vous proposez contre le mouvement révolutionnaire de 1789, nous répondra-t-on ? Oui, sans le moindre doute, car le salut de la France est à ce prix : une réaction profonde et vigoureuse ; la réaction du bon sens contre l’utopie ; la réaction des réalités contre les chimères et les fictions ; la réaction de l’expérience contre une suite de déceptions lamentables ; la réaction des principes contre l’absence de toute doctrine ; la réaction du droit héréditaire et national contre les usurpations de la force ; la réaction du christianisme contre les athées et les matérialistes ; la réaction d’un pays qui veut vivre, contre les causes d’affaiblissement qui finiraient par le tuer.
Si les malheurs du présent et les menaces de l’avenir pouvaient avoir ce résultat, il faudrait en bénir Dieu et en remercier les hommes. Pour moi, il n’y a pas d’autre formule de délivrance que celle-ci : rompre avec les idées révolutionnaires, pour reprendre sans hésitation et d’une main ferme le mouvement réformateur de 1789. Je tenais à le dire hautement, à l’heure où nous sommes, pour le bien de la religion et dans l’intérêt de mon pays, sans me laisser arrêter par aucune autre considération ; car je ne me connais au coeur que deux passions : l’amour de l’Église et l’amour de la France.
Mgr Freppel, Paris, le 1er janvier 1889